Retour à Venise

quelques mois de pause et nouvelle plongée dans les souvenirs qui commencent à s'estomper : suite de la deuxième journée à Venise

non, ce n'est pas le puits de la Cour secrète de l'arcane ....

puits du XVème siècle de la Corte dei Orbi

quand on marche dans une ville c'est amusant de penser qu'on met ses pas dans ceux d'illustres personnages,

à Venise grâce à Hugo Pratt je crois toujours que je vais croiser Corto au détour d'une ruelle

c'est cool d'avoir son bureau dans un lieu aussi magnifiquement décoré de toiles de grands maîtres sur des murs aux marqueteries de marbre

masques vénitiens en composants électroniques recyclés

ça sera le top chez les brocanteurs du XXIIème siècle

tiens, un magasin bio, il y en a vraiment partout !

tables de restaurants devant la Fenice

Le soleil et les couleurs reviennent. Nous nous allons des Zanipolo vers Santa Maria Formosa et le sestier San Marco, direction le ponte dell'Academia.

Nous tombons par hasard sur une librairie extraordinaire. C'est le bout d'un kayak dépassant d'une cour au-dessus d'un mur qui attire notre attention. Là, incroyable ! Des montagnes de livres embarqués dans des barques, gondoles, kayaks et même des baignoires ! Nous discutons avec le libraire qui nous parle courses de kayak, compétitions de gondole, etc. Il y a vraiment des bateaux partout à Venise, même sous les livres.

Il faut se laisser glisser au fil de toutes ces pages entassées plutot que chercher un titre précis. Cependant le libraire est vraiment très sympathique et répondra à toutes vos questions. Voire plus. Il nous a indiqué l'auberge de jeunesse tout à côté, si nous décidions de venir en groupe, ça peut être intéressant.

La librairie a trois portes. la petite de service par laquelle nous sommes entrés, la porte officielle et une troisième qui ouvre sur le canal.

la plus incroyable librairie

L'auberge de Jeunesse

La matinée fut ensoleillée, l'après-midi nous apporte encore des orages avec peu de pluie mais un ciel gris et des lumières plus ternes.

Murano

Tout le monde le sait, Venise est construite sur l'eau, en réalité sur des îles, avec des prolongements sur l'eau par des pilotis et des remblais. On connait les gondoles pour les avoir vues dans un grand nombre de films, reportages, livres. La ville de Venise et les autres îles de la lagune ont aussi une quantité de rues, ruelles et passages. Mais ce qui est frappant, dès qu'on sort des circuits touristiques, c'est de voir à quel point les gens se déplacent en bateau, comme nous terriens le faisons en voiture, camionette, bus, vélo ou scooter.

Murano, un bateau-taxi et un voilier ancien

Murano, le vaporetto ou bateau-bus

Murano, le phare : Faro

Nous quittons à nouveau Murano pour Venise. Passage devant le cimetière San Michele

San Michele, le cimetière de Venise

Les murs de l'île-cimetière d'où s'échappent la cime vert sombre des cyprès.

Arrivés dans le sestier de Canareggio, une porte s'ouvre sur un atelier de forgeron, près du quai Fondamente Nuove.

Le ciel gris nous permet tout de même de d'apercevoir les Alpes, derrière Murano et San Michele.

Nous nous dirigeons par le quai dei Mendicanti vers le Sestier de Castello, le long de l'hôpital.

Ce quai emmène aux Zanipolo, une contraction de langage typiquement vénitienne pour dire : l'église et le Campo de San Giovanni e San Paolo.

Quai ou plutôt Fondamenta dei Mendicanti

L'égile San Giovanni e paolo ... hum ... (photo interdites à l'intérieur !)

Je ne résiste pas à l'envie de faire une carte postale du fier condottiere Colleoni sculpté par Verrocchio, le maître du jeune Léonard de Vinci, malgé le ciel gris. Ce guerrier devait avoir un fameux courage pour qu'une légende lui attribue le port de trois bourses ! Quoique le soir même j'entendai un usagé des vaporretti traiter le pilote un peu brutal à l'abordage, de triple c...llon, ce qui finalement me laisse à penser que le sens des expressions change du tout au tout avec les siècles.

Un aquarelliste s'est glissé entre 2 averses pour réaliser une difficile perspective sur le Campo.

Deuxième journée dans la lagune vénitienne. Nous logeons dans un petit hôtel à Murano. Le choix a été rapidement fait sur internet, c'était plus accessible qu'à Venise même et il restait encore plusieurs chambres. Murano nous plaisait bien plus que le Lido, la plage de Venise, car nous ne voulions pas voir de voitures ni marcher dans la foule. On regrettera tout de même les bains de mer, mais pas trop. Les bains dans la lagune ne nous ont pas tellement tentés non plus, ce qui est peut être dommage, mais j'ai un souvenir d'otites attrapées à la suite de bains dans l'Adriatique qui m'ont refroidie. Par contre nous avons dégusté des fruits de mer avec plaisir et sans aucun inconvénient immédiat (!).

Murano, l'île des verriers, a le charme d'une petite ville du nord de l'Italie avec l'avantage d'être envahie par l'eau. Les canaux sont larges et les bâtiments plus bas qu'à Venise, ce qui donne l'impression générale de mieux respirer. Et comme à Venise, nous évitons le circuit touristique des verreries pour échapper à la foule.

il y a tout de même des ruelles étroites où nous nous protégeons de la chaleur, déjà intense ce matin.

l'église Santa Maria e San Donato a un superbe chevet roman byzantin

ce qui retient surtout notre attention à l'intérieur, ce sont les mosaïques du sol

on appelle ce genre de toiture "voûte en carène"

il semble en effet que ce sont des charpentiers de marine qui l'aient faite, on dirait presque un bateau renversé

ça nous rappelle la Bretagne ;)

à midi, la lumière qui tombe verticalement sur les briques du vieux mur fait ressortir chaque aspérité

Le soir tombe sur cette première journée à Venise.
Les lumières changent, les chandelles et l'électricité prennent place. Nous osons nous aventurer dans les endroits surpeuplés en journée. Les tables des terrasses de restaurants retiennent la foule assise sur les campis, les rues deviennent plus accessibles. Nous nous dirigeons vers la piazza San Marco.



De la lumière et des chants s'élèvent de l'église Santa Maria dei Miracoli. Nous entrons.

Une chorale de lycéens anglais fait un tour d'Italie d'église en église en proposant des concerts gratuits.

Piazetta San Marco, à l'entrée du Grand Canal, le port des gondoles

Derrière les 2 gondoliers, le campanile de l'île et l'église San Giorgio

beau couple de jeunes mariés devant le Pont des Soupirs

Ont-ils beaucoup d'humour ou ne connaissent-ils pas la signification du nom de ce pont qui mène du Palais des doges aux prisons ?

des terrasses sur les toits, perchées sur des piliers de briques posés sur la toiture

petite loggia d'angle typiquement vénitienne

Le Ghetto est une île de Venise où les juifs furent regroupés, qu'on pouvait fermer par des portes et accessible par 3 ponts. L'île donne son nom à tous les quartiers où sont regroupées des minorités ethniques.

Les bateaux sont omniprésents à Venise. On les voit, on les entend, on sent leur odeur.

De nombreuses porte donnent directement sur l'eau des canaux.

Les bateaux sont les voitures, les camionettes, les camions, les scooters et les bus de la ville.

Les gondoles sont les carosses.

N'est-ce pas monsieur le goéland ?

Principe de base : nous choisissons le quartier ou plutôt le sestier de notre promenade puis nous laissons la ville nous happer. Nous entrons dans une église ou une cour, passons par les plus petites ruelles et errons l'oeil illuminé.

Je crois qu'il s'agit de l'église des Jésuites, Santa Maria Assunta

nous sommes impressionés par les draperies de marbre

Plus tard je rechercherais peut être le nom de cette église, de ce canal ou de ce pont. Notez tout de même qu'il est interdit de prendre des photos dans les églises et les musées. Mais il est parfois difficile de résister. Alors nous nous faisons discrets et n'utilisons pas le flash.

Celui-ci, je le reconnais, c'est le quai de la miséricorde près du Guetto : Fondamenta Misericordia

juste le temps d'un capuccino et l'orage est à nouveau passé

C'est le cinquième voyage à Venise pour l'un, le huitième pour l'autre ...
"N'allez pas à venise en juillet !" nous a-t-on dit avant le départ. "C'est bondé, il fait trop chaud, la lagune pue, etc." Nous sourions, heureux de savoir que Venise est toujours magnifique, en toutes saisons. Venise est un labyrinthe qui ne se laisse découvrir qu'à ses amoureux. Les touristes débutants suivent le parcours fléché qui leur est spécialement destiné et qui les guide de la gare ou de la Piazzale Roma à san Marco ou vice-versa par le Rialto et par les rues les plus commerçantes. Mais en dehors de ces circuits, l'île appartient aux Vénitiens.

Quant à la chaleur, nous sommes ravis d'en avoir un peu plus qu'en Bretagne. L'odeur de la lagune ? Pas très différente de celle du Golfe du Morbihan ou de celle des estuaires de la côte nord de à marée montante. Bref, nous aimons ! C'est ce parfum que je sens dès l'ouverture des portes de l'avion à l'arrivée.

Nous avons choisi de venir à Venise en avion. C'est la première fois. D'habitude nous préférons le train qui nous amène directement au coeur de la ville et qui est plus écologique. Mais cette fois c'est le prix étrangement bas du vol low cost qui nous a incité à consommer du kérosène.

premier contact avec la lagune : dans le vaporetto qui nous amène à Murano depuis l'aéroport, nous passons au bout de la piste de décollage

un ciel d'orage menace à l'ouest de la lagune ...

mais un ciel magistralement bleu nous accueille à Murano où nous avons pris une chambre dans un petit hôtel

une douche, un repas dans une ostaria et direction le vaporetto pour une première visite :

entre l'île de Murano et Venise le cimetière san Michele occupe toute une île de forme rectangulaire, plantée de hauts cyprès vert sombre et entièrement entourée de hauts murs de brique rouge soulignés de marbre blanc

où nous trouvons la tombe de Diaghilev, le créateur des ballets Russes

et l'orage éclate lorsque nous trouvons la tombe de Stravinski et celle de son épouse

ambiance romantique ...

en bons Bretons, nous sortons les impers du sac à dos et reprenons le vaporetto direction Venise